Dans le contexte actuel de pandémie mondiale liée au virus COVID-19, les gens tournent leur regard vers divers moyens de fortifier leurs défenses immunitaires. En Chine, on a eu recours au Qigong parmis l’arsenal de moyens déployés pour contrer la maladie. Des exercices de Qigong, tel que le Qigong des 8 brocards (Ba Duan Jin), ont été enseignés au personnel médical dans les hôpitaux et suggérés aux patients en quarantaine. (Voir ”le Qigong dans un contexte d’épidémie de COVID-19”)
Maintenant que la crise est répandue internationalement, plusieurs personnes font la promotion du Qigong sur les réseaux sociaux comme méthode de choix afin d’améliorer la santé et augmenter l’immunité. Mais ces bienfaits sont ils démontrés scientifiquement?
Voici quelques exemples de recherches scientifiques qui tendent à démontrer l’impact du Qigong sur le système immunitaire:
Effets sur le nombre de cellules de réponse immunitaire innée et adaptative après 1 mois de pratique du Qigong taoïste.
Dans le but d’évaluer les effets de la pratique du Qigong taoïste sur le nombre de cellules immunitaires, une étude a été réalisée sur quarante-trois personnes, divisées en deux groupes.
Les sujets se sont entraînés quotidiennement pendant un mois au Qigong. Des échantillons de sang ont été prélevés avant le début de l’expérience et une heure après la fin de la dernière session d’entraînement pour la quantification des paramètres immunitaires.
Des différences statistiquement significatives ont été constatées entre le groupe expérimental et le groupe témoin. Effectivement, le groupe expérimental présentait des valeurs plus élevées de lymphocytes B et une valeur plus faible en pourcentage de cellules NK, par rapport au groupe témoin.
le groupe expérimental présentait des valeurs plus élevées de lymphocytes B
L’étude a donc permis de démontrer que le Qigong taoïste peut exercer des effets immunomodulateurs sur les composantes de la réponse immunitaire innée et adaptative.
Effets du Qigong sur les cellules immunitaires.
Afin d’étudier l’effet du Qigong sur les cellules immunitaires, une étude réalisée en 2003 par l’Université de Wonkwang en Corée du Sud a comparé l’entraînement au Qigong et la thérapie par le Qigong à un entraînement et un traitement placebo. Le nombre de cellules immunitaires a été mesuré avant l’intervention, immédiatement après l’intervention et 1 ou 2 heures après l’intervention.
Il a été observé que les globules blancs ont augmenté de manière significative suite à l’entraînement Qigong mais aucun changement n’a été observé après l’entraînement fictif.
Il y a eu une augmentation significative des lymphocytes et des globules blancs après l’entraînement réel mais aucun changement après l’entraînement fictif (p < 0,05).
Il y a eu une augmentation significative des lymphocytes et des globules blancs après l’entraînement au Qigong
Le nombre de monocytes a augmenté suite à la Qi-thérapie réelle, mais pas suite à la thérapie fictive. Les lymphocytes ont augmenté davantage après la thérapie réelle qu’après la thérapie fictive.
Ces données indiquent que la pratique ainsi que la thérapie du Qigong peut augmenter le nombre de monocytes et de lymphocytes.
Source: Effects of Qigong on immune cells.
Une étude sur la pratique du Qigong et les maladies des voies respiratoires supérieures (IRS) chez les nageurs de compétition
Les infections des voies respiratoires supérieures (IRS) sont courantes chez les nageurs de compétition et peuvent nuire à leurs performances. Or, il y a peu d’interventions connues pour réduire l’occurrence des IRS chez les athlètes de haut niveau.
Dans cette perspective, l’équipe de natation de l’Université de Virginie a reçu un entraînement de Qigong de trois semaines dans le but de réduire le stress et d’améliorer la santé. L’objectif était d’évaluer la relation entre la pratique du Qigong et les symptômes d’infections respiratoires durant une période où les nageurs seraient exposés à un risque élevé d’IRS.
Pendant sept semaines, des données hebdomadaires sur les symptômes du rhume, de la grippe, les problèmes de santé concomitants et l’utilisation de médicaments, ainsi que sur la pratique du Qigong ont été recueillies. 27 des 55 membres de l’équipe de nageur de l’Université de Virginie ont pris part à cette étude.
L’enquête a permis de mettre en lumière une relation significative entre les symptômes du rhume et de la grippe et la fréquence de la pratique du Qigong. On a pu observer un lien fort entre la fréquence de la pratique du Qigong et l’apparition des symptômes chez les nageurs qui ont pratiqué le Qigong au moins une fois par semaine (R(2) = 0,70, p < 0,01).
Ces résultats préliminaires suggèrent que la pratique du Qigong pourrait protéger contre les IRS chez les nageurs d’élite qui s’entraînent au moins une fois par semaine.
Source: A pilot study of qigong practice and upper respiratory illness in elite swimmers.
Le Qi-training a renforcé les fonctions immunitaires : quel est le mécanisme sous-jacent ?
Pour faire suite à l’étude de 2003, l’équipe de l’université de Wonkwang en Corée a entrepris une recherche afin de déterminer les mécanismes permettant de renforcer nos fonctions immunitaires. Cette étude a analysé l’effet de la thérapie par le Qigong sur les signaux intracellulaires, conduisant à l’amélioration de la fonction immunitaire.
Résultats obtenus : Les concentrations d’hormone de croissance (GH) et la production d’O2 par les neutrophiles (PMN) ont augmenté de manière significative après 1 heure d’entraînement au Qiqong par rapport à l’état initial. Une production significative d’O2- a été observée dans les PMN incubées avec le sérum collecté après le Qigong (p < .05).
Pour vérifier que la GH endogène sert de médiateur dans l’amorçage des PMN, le sérum obtenu de sujets âgés à l’état initial et après entraînement au Qiqong a été incubé avec des neutrophiles isolés de sujets jeunes pendant 60 min et déclenché avec de la N-formyl-1-méthionyl-1-leucyl-1-phénylalanine (FMLP).
D’autre part, l’effet d’amorçage sur les PMN a été supprimé dans les sérums d’entraînement au Qigong dépourvus de GH endogène avec un anticorps polyclonal anti-GH humaine (p < 0,01) et l’inhibiteur de la tyrosine kinase, la génistéine (p < 0,01).
Au terme de l’étude, les auteurs suggèrent que la GH endogène libérée pendant et immédiatement après l’entraînement au Qiqong sert de médiateur dans d’amorçage par l’activation de la tyrosine kinase dans les PMN.
Source: Qi-training (qigong) enhanced immune functions: what is the underlying mechanism?
Prenez note que les informations fournies dans cet article sont à titre éducatif seulement et n’ont pas la prétention de pouvoir servir d’avis médical ou de remplacer les recommandations des professionnels de la santé.